mardi 21 février 2012

Lorsque l'on pénètre dans un lieu comme celui-là, tous nos problèmes deviennent dérisoires

Ce vendredi 3 février, nous nous sommes rendus à Oradour-sur-Glanepetit village près de Limoges, qui fut le théâtre d'un terrible massacre le 10 juin 1944. Les ruines du village ont été conservées en état pour témoigner de la barbarie nazie.
Le bureau de poste
Je pense que lorsque l'on pénètre dans un lieu comme celui-là, tous nos problèmes deviennent dérisoires.
En découvrant les vestiges de maisons le long de la route principale, je ne me rendis pas tout de suite compte de l'ampleur du désastre. Pour moi, ce n'était pas réel, je ne pouvais pas imaginer que ces ruines furent un jour le foyer de familles. Puis, au fur et à mesure que je découvrais des objets d'une autre époque comme un sommier métallique, une vieille machine à coudre ou une cheminée, je réalisais qu'ils avaient été la possession d'habitants. Ces objets n'étaient plus que les témoins inertes de l'existence de leurs propriétaires.
Poursuivant notre route, nous découvrîmes une ancienne gare, plusieurs écoles, des cafés, des boucheries, un salon de coiffure et des garages. Tous ces lieux sont
aujourd'hui identifiés par des plaques et sont synonymes de vie passée.
Les automobiles calcinées et les restes de vélos résistent tant bien que mal à la rouille.
En observant le champ de foire, j'ai essayé d'imaginer les habitants les jours de fêtes mais j'en étais incapable.
Carcasses de voitures dans un parking
Dans l'église, le clocher fondu et un reste de landau jonchaient le sol. L'impact des balles était encore visible dans les murs. Je m'interrogeais : « Ont-ils eu le temps de réaliser qu'ils allaient mourir ? Ont-ils eu le temps de se dire au revoir ? » J'imaginais la peur terrible qui a dû les assaillir. Puis les questions ont laissé place à l'indignation et à la colère : j'ignore comment ces bourreaux ont pu trouver la force d'exterminer ces habitants comme si leur vie n'avait aucune importance. C'est une grande tristesse que j'ai éprouvée en me tenant là où des centaines d'innocents ont été exécutés. Un sentiment d'incompréhension régnait dans mon esprit. Comment des hommes peuvent ils détruire des vies et des familles sans avoir de regrets ? Comment des hommes peuvent être aussi cruels ?
Les granges où les hommes ont été fusillés sont détruites.
Le lieu qui m'a le plus marqué est le cimetière d'Oradour. Ces noms et ces visages gravés dans le marbre sont les preuves indélébiles des vies anéanties ce 10 juin 1944 par la monstruosité de ces hommes ayant perdu leur âme. Oui, pour moi ils ont perdu leur âme. Un tel acte est inhumain et inimaginable. En regardant toutes ces photos d'innocents massacrés je me suis sentie impuissante et révoltée. Il est difficile de décrire ce que j'ai éprouvé en découvrant l'âge des victimes, la plupart avait à peine commencé à vivre. J'ai eu un pincement au ventre en observant ces noms de famille identiques suivis de prénoms tous différents témoins de familles entières décimées. C'est un lieu particulièrement poignant.
La visite s'est poursuivie par une exposition dans le centre de la mémoire où nous avons visionné un film retraçant le massacre d'Oradour .
La journée s'est achevée par la visite du nouvel Oradour.

La lâcheté, la cruauté de ces bourreaux révèlent la part sombre de l'Homme lorsqu'il perd son humanité. Ces témoignages du passé seront ils suffisants pour éviter que de telles atrocités se reproduisent ?
«  Ceux qui ne peuvent se rappeler le passé sont condamnés à le revivre.  » (Georges Santayana.)
Meryem, 3ème 2 (dans le cadre d'un travail de classe avec Mme Detay, professeur de français, photographies : wikipédia)

4 commentaires:

  1. Une sortie qui ne laisse jamais indifférent, et Méryem rend compte de ses émotions avec talent. Bravo !

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  2. Un beau travail dans ce lieu de mémoire. Félicitations à meryem.

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  3. Quel article ! Ne pas oublier le passé afin de ne pas refaire les mêmes erreurs. Merci Meryem de nous rappeler notre devoir de mémoire. M.Renon

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  4. bravo pour ton article Meryem qui nous donne toute les émotion que tu as pu ressentire durant cette sortie.

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